La résurgence du tango argentin dansé depuis le milieu des années 80 se manifeste par une multiplication des bals. Ce type de territoire place en situation d'interaction les danseurs avec une bande musicale enrgistrée ou plus rarement des musiciens. Le répertoire des tangos dansables, s'il peut être objectivé musicologiquement, n'en est pas moins indexé à un ensemble de valeurs disparates. D'une part, le statut du musicien jouant pour le bal, l'évolution historique différentielle de la danse et de la musique et de l'autre le niveau de compétence technique des danseurs, infléchi par des recherches d'authenticité, rendent la rencontre entre les danseurs et la musique problématique. Soumis à l'injonction d'improviser en maniant une technique de pas complexe, les danseurs en oublient la musicalité tandis que les musiciens doivent eux se plier aux exigences rythmiques de la danse alors que le répertoire contemporain s'en est radicalement écarté.

Numéro : Vol.VI, n°2