Documents ARCIER, André-François. 31 résultats

La pandémie Covid-19 a précipité la profession des musiciens dans une situation inédite avec des conséquences médico-sociales singulières selon le statut social et les individus. L'étude descriptive transversale menée par Médecine des Arts en 2023, intégrant plusieurs questionnaires validés, porte sur la santé physique et mentale des musiciens professionnels français au sortir de la pandémie Covid-19. L'une des parties de cette étude questionne en dix points les musiciens sur les conséquences de la période Covid-19 sur leurs activités professionnelles et leur santé physique et mentale ; les résultats et l'analyse de cette section font l'objet de cet article.
Les données des 338 répondants montrent que la période Covid-19 a profondément modifié chez les musiciens les relations avec leur pratique professionnelle et leur santé. Un tiers environ des musiciens interrogés expriment le constat d'un rythme de travail plus important, de conditions de travail plutôt dégradées, un sentiment d'isolement social, le désir de changement de métier, un sentiment d'utilité sociale en baisse. Ils expriment, pour un cinquième d'entre eux, une implication professionnelle moins importante et, pour un quart d'entre eux, une hygiène de vie en baisse. Ils expriment une insécurité professionnelle pour plus de 40 % d'entre eux par rapport à la période avant Covid-19. Enfin, 40 % des musiciens professionnels expriment que leur santé physique et mentale s'est dégradée comparativement à la période avant Covid-19.
Des disparités importantes, mises en évidence par la situation inédite du confinement et de la pandémie Covid-19, existent selon l'âge, le sexe, le statut (fonction publique, intermittence, salariat, etc.), la pratique (instrument, voix), le mode de pratique principal (orchestre, enseignement, musiques actuelles, etc.), l'ancienneté de la pratique professionnelle et l'intensité de la pratique quotidienne. Ces disparités doivent être prises en compte pour mettre en place des mesures préventives adaptées.[-]

Les études internationales portant sur les troubles musculosquelettiques liés à la pratique musicale (TMPM) chez les pianistes montrent une prévalence élevée et variable selon les critères choisis. Connaître les TMPM dans une population de musiciens permet d'analyser les facteurs de risque, ce qui est un préalable à toute action de prévention.
Les localisations anatomiques concernées par les TMPM chez les pianistes sont analysées. La prise en compte de la douleur par les professeurs de musique et les musiciens est un enjeu pour éviter ces troubles et surtout le passage à la chronicité. Les TMPM chez les pianistes sont également envisagés selon le sexe, selon l'âge, selon le sexe et l'âge, selon la taille de la main, selon la technique et le temps de jeu. La dimension psychologique est également un facteur important, qui ne doit pas être négligé, du fait de l'interrelation entre dimension psychologique et dimension physique.
Des études prospectives à l'avenir permettraient d'approfondir les facteurs de risque associés aux troubles musculosquelettiques chez les pianistes, afin de développer des programmes préventifs ciblés et spécifiques.[-]

Apport nutritionnel et dépense énergétique en danse, Trouble du comportement alimentaire chez les danseurs, Aspects psychologiques liés au comportement alimentaire chez les danseurs, Dépression, anxiété et troubles du comportement alimentaire chez les danseurs professionnels, Le climat motivationnel et son impact sur la santé des danseurs classiques, Douleur lombaire et sciatique chez les danseuses classiques, Blessures du pied et de la cheville chez les danseurs classiques, Entraînement le matin ou en soirée : quelle influence sur le sommeil des danseurs, Douleurs lombaires chez les danseurs, Occlusion dentaire et comportement neuromusculaire chez les danseurs classiques, Intégration sensorielle multimodale et récupération de schémas moteurs entraînés pour la coordination corporelle chez les musiciens et les danseurs, Les mécanismes du groove. Autant d'articles scientifiques traités dans ce dossier [-]

De nombreux artistes ou leurs biographes ont décrit le trac. Certains ont étudié les émotions comme instrument pour influencer le travail scénique, mais peu d'auteurs avant 1970 ont fait des recherches dans ce domaine. Depuis ces dernières années, les publications se multiplient, notamment dans les pays anglo-saxons. Le trac est une forme d'émotion ; on pourrait le définir comme une peur ou une angoisse irraisonnée que l'on ressent avant d'affronter une épreuve et que l'action dissipe généralement. Une anecdote circule toujours dans les coulisses des théâtres : à une jeune artiste qui se ventait de ne pas connaître le trac avant d'entrer en scène, Sarah Bernard aurait dit : "Ne vous inquiétez pas, cela viendra avec le talent". Cette réponse ironique induit deux remarques : d'une part pour connaître le trac, il faut un engagement personnel, une situation à défendre, la conscience de sa fragilité et de sa responsabilité face au répertoire, au public et attribuer de l'importance au regard critique du public. D'autre part, le talent, cette qualité subtile, implique une tension interne, une émotion qu'un détachement trop intense peut dissoudre. Cela pose le problème de l'action thérapeutique et plutôt que de supprimer le trac, , il s'agira de le gérer, de le maîtriser. Alors le trac, cette tension anxieuse, pourra devenir favorable et aller de pair avec le talent de l'artiste. "Le trac chez l'acteur [l'artiste] est un adjuvant, une sorte de préparation à l'anesthésie scénique, à l'inspiration, pour accueillir la grâce sans laquelle il n'y a pas de grand comédien (Jouvet)."[-]

Interview :
"J'étais un adolescent extrêmement traqueur, à un point phénoménal ; je n'avais aucune confiance en moi et je pense avec le recul que cela a joué de manière paradoxale dans le choix de ce métier, parce que je me disais : soit cette maladie aura raison de moi, soit c'est moi qui aurai raison d'elle. Finalement, j'ai choisi le plus inadapté à ma situation [...] Au conservatoire de Paris, je vois des jeunes bardés de diplômes, bardés de talent, mais ils connaissent une véritable angoisse.[-]

A partir des questionnaires retournés par 1438 artistes plasticiens et graphistes, cette enquête a permis l'analyse globale de la situation de ces artistes en France, à partir de leur point de vue sur les risques encourus, les problèmes de santé liés à leur pratique, les moyens de prévention. Située dans une fourchette de 25 à 65 ans, cette population à prédominance masculine (73,7 %), pratique en majorité la peinture (59,3 %), la sculpture pour 17,6 % et, dans une moindre mesure, le graphisme et l'illustration. Les modes opératoires sont divers. Les locaux de travail étant, dans la majorité des cas, dépourvus de moyens de protection collective, les artistes doivent avoir recours à des moyens de protection individuelle (70,9 %). Sur l'ensemble des sujets, 39,9 % signalent avoir eu des troubles en relation avec leur activité artistique. Les problèmes de santé rapportés sont liés à des postures défavorables, à des allergies ou à des intoxications, avec des différences notables selon le sexe, les spécialités techniques, les matériaux et les techniques utilisés. Ces données devront être précisées et complétées, et servir de base à des actions de prévention.[-]