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Considérée autrefois comme un 'hors d'oeuvre' dans l'ensemble du drame lyrique de Debussy, Pelléas et Melisande, au point d'être souvent supprimée, la scène 3 de l'acte IV s'est révélée au contraire, au cours de nombreuses approches analytiques de l'oeuvre, comme particulièrement significative, notamment au plan symbolique. On a voulu ici aller plus loin et examiner l'apport de cette scène dans la connaissance du langage spécifique de Debussy dans Pelléas, en mettans l'accent sur le traitement mélodique, celui de la voix et celui de l'orchestre. Le travail analytique amène à une réflexion sur la 'mélodie dramatique', d'une part, la 'mélodie modale' d'autre part. Il ouvre également une perspective sur les divergences de vue entre le poète et le musicien, tout spécialement à propos du protagoniste de cette scène, 'le petit Yniold'

Annie Labussière est musicologue, agrégée de l'Université, professeur honoraire au Lycée Hélène Boucher (Paris), membre du CA de la SFAM[-]

Le troisième acte de l'opéra de Purcell Dido and Aeneas porte l'oeuvre à son sommet. Il synthétise les idées fondamentales véhiculées tout au long des précédents épisodes et focalise l'attention du spectateur sur une représentation de l'acte de mourir, saisie comme conséquence d'un libre arbitre. L'analyse des composantes de son écriture fait apparaître les relations harmoniques et mélodiques reliant les deux dernières scènes à l'ensemble de l'oeuvre. Elle révèle le parti d'expression plastique qui anime celle-ci à tous les niveaux de l'échelle d'observation. Ce parti est étroitement lié à l'esthétique du théâtre de la Restauration. L'oeuvre acquiert sa pleine signification lorsqu'elle est envisagée en rapport avec le contexte artistique et historique dans lequel elle s'inscrit.[-]

Phénomème d'essence purement mélodique, la modalité se manifeste par l'action simultanée de la structuration de l'échelle diatonique et de la dynamique qu'introduit, dans cette structuration, une hierarchie entre les degrés. Cette dynamique est elle-même induite par la relation qu'entretiennent des éléments instables - les mouvements mélodiques de quarte et de quinte -, des éléments stables - le diton - avec le choix, la disposition et la hiérarchie des degrès. La musique vocale 'à voix nue' constitue un terrain d'observation privilégié pour l'appréhension de cette 'modalité mélodique' dont on peut déceler les mécanismes élémentaires et le développement dans les 'inventions' et les improvisations enfantines.

Annie Labussière est musicologue et agrégée de l'Université ; elle est membre du comité de rédaction de Musurgia.[-]

Oeuvre de chambre écrite à la mémoire d'un interprète de l'E.I.C., Mémoriale de Pierre Boulez se rattache étroitement à Explosante-fixe, dont elle utilise le matériau de base. La partie de flûte solo qui constitue la plus récente 'réalisation' de la matrice originelle, est ici'harmonisée' par un ensemble de huit instruments (2 cors, 3 violons, 2 altos, 1 violoncelle). L'approche analytique révèle l'utilisation d'un modèle de type impulsion-résonance, qui vaut aussi bien pour le déroulement temporel de l'oeuvre que pour les rapports de la flûte et de son accompagnement instrumental. En outre, l'échelle de douze sons accuse une véritable structuration où se hiérarchise le système utilisé : il en résulte une certaine couleur 'modale' qui contribue à donner à la pièce son caractère spécifique, où la richesse de l'invention et l'exigence de l'écriture créent un climat poétique à la fois subtil et ambigu, dans l'esprit du surréalisme auquel se rattache 'l'oeuvre-mère', Explosante-fixe.[-]

Envisagée dans ses rapports avec les productions musicales spontanées de l'enfant, la pédagogie peut ouvrir un large champ d'observation aux sciences de la Musique ; elle peut également stimuler et enrichir la créativité, en telle sorte que surgissent les conditions nécessaires à l'acte créateur proprement dit : dès lors que l'enfant prend conscience de l'objet qu'il produit, de ses qualités, de sa forme, il fait passer son geste de production du 'spontané' au 'réfléchi' ; son invention se double d'une analyse. On assiste à l'élaboration d'une complémentarité entre développement génétique et action pédagogique. C'est ce cheminement qu'il s'agit ici de décrire.

Annie Labussière est musicologue et agrégée de l'Université
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Cet hommage souligne la démarche analytique telle que la concevait Chailley, fondée sur la notion d'échelle d'observation, replacant toujours les détails d'écriture dans un contexte plus large. L'article rappelle les travaux essentiels du musicologue français rédemment disparu, dans un répertoire exceptionnellement vaste, de la musique médiévale à la musique moderne, y compris les musiques non européennes et note la nouveauté de ses points de vue et de ses théories.[-]